Adresse : 959 route départementale (RD) 1090

 

Au début du XVIIIe siècle, la quasi-totalité des chemins et des routes du royaume de France sont dans un état déplorable ce qui nuit aux communications.

 

Dans les années 1730, le contrôleur général des finances, Philibert ORRY, reprend la théorie de COLBERT, qui l’avait précédé dans cette haute fonction et qui considérait que les voies de communication jouent un rôle important pour la prospérité du royaume.

 

S’appuyant sur son expérience dans les travaux publics en tant qu’intendant, ORRY met en place une série de mesures afin de remédier à cette situation. Il adresse plusieurs « instructions » aux intendants et ingénieurs des Ponts et Chaussées et demande la réalisation d’un vaste inventaire cartographique des routes du royaume sur lequel reposera l’organisation des travaux. Deux administrateurs chevronnés des Ponts et Chaussées, TRUDAINE père et fils, piloteront la réalisation de l’atlas qui portera leur nom (l’Atlas des routes royales de Trudaine a été un instrument de la politique routière des lumières).

 

Parallèlement et afin de faire face aux besoins en main d’oeuvre nécessaire à la réalisation de ce projet, ORRY propose au roi Louis XV la généralisation du travail par corvée : la corvée royale. Il s’agit d’un impôt en nature sous forme de journées de travail.

 

Obligation est faite, au printemps et à l’automne, aux habitants des zones rurales, de consacrer une à deux semaines de travail gratuit à la construction ou à l’entretien de tronçons de route locaux. Des bornes sont implantées toutes les mille toises afin de délimiter les obligations de chaque paroisse.

 

En principe, leur contribution était proportionnée à l’impôt de la capitation, mais en réalité, d’autres considérations, telles que la nature ou la fréquentation de la route et la distance du centre de la tâche au clocher de la paroisse influaient sur les tronçons à impartir. 

 

Lorsque la corvée fut supprimée définitivement en 1787, elle fut remplacée, tant bien que mal, par des ateliers volants d’entrepreneurs locaux adjudicataires.  Après un quart de siècle d’expériences désastreuses, il fallut attendre le décret impérial de 1811 pour que l’entretien permanent par les cantonniers fût définitivement étendu à toute la France.

 

Au fil du temps les bornes ont été détruites ou déplacées. Celle de Saint-Ismier a heureusement traversé les siècles et on peut lire, gravé dans la pierre, le texte suivant :

 

DU N°13

 

AU N°14

 

I320 TOISES

 

A LENTRETIEN

 

DE St ISMIER

 

Ainsi la communauté de Saint-Ismier avait l’obligation d’entretenir 1320 toises, soit 2 kms 573 sur la route royale (chemin royal ?) de Grenoble à Barreaux.

 

Les bornes de Saint-Nazaire-les-Eymes, de Bernin sont également visibles sur la RD1090, en amont.

 

Sources : PERSEE